Silices

IMG_0668

Affolement prosaïque ou feu follet stoïque 
Et vent, toujours. 
Malgré la verdoyance du jour, 
(Empreinte aride de la terre), 
La mer mouvante tarie de sable, 
Face à ce soleil qui enterre
Et aux dunes qui brûlent 
Une peau nue coupable
Noire comme le ciel : 

Mère des chimères à la corne brisée, 
Chronique d’un firmament famélique 
Mais absence, jamais. 

Flamme dans l’œil des volcans doux cyclone de lave.

Créature

Crois-tu, créature,
Qu’il nous faille crier ?
Criais-tu, créature
Quand son cœur a craqué ?

Écrasé par la crainte,
Son cran s’est érodé,
Comme le fait la marée
Au roc sous son étreinte.

Crains-tu, créature
Que nos cris se répondent ?
Réponds-tu, créature
À l’orage qui gronde ?

Si Jupiter paraît
Sous un croissant de lune
Nous ferons sans tarder
Des crises d’amertume

Couleur citron

Que fallait-il tenter
Sinon le diable, sinon l’attente ?
Que faut-il espérer
De ceux qui mentent, sinon des fables ?

Les fantômes se paument
Sur les langues aphones.
Foin des folies, des jolies flèches
Qui fichent des cœurs
Qui sentent l’ailleurs

Frayeur frivole.

Cher payé, chien méchant,
À toi de crever maintenant !
Toi qui changes, toi qui mens,
Toi qui chantes, qui n’entends
Pas la voix qui susurre.
Sûr de toi, « ni pliure ni parjure car promesse n’est que vent »
Résiste tant que possible à l’usure du temps,
Ne dévoile jamais l’imposture des serments.

Régal ricané dos courbé rendent le rire couleur citron.

Décadence

Silence. Cadence.
Son souffle s’accélère, précède la tempête.
Tantôt trouver tantôt tâter,
Siffler des scènes
Courues d’avances.
Scène obscène,
Scène de danse.

Enfance, décadence
Danse de paille, excès de transes,
Rance remontrances en avalanches.
Novembre nous vent
Le vide des chambres,
Le vent des ombres
Glace les sen-
-timents mourants.

Carence. Tempérance.
Vacance de l’innocence, errance,
Ignorance bête des conséquences.
Sitôt sanglot, sitôt salaud,
L’ascète étanche dur à la tâche,
Sans panache,
Cache ses attaches.

Patience. Exigence.
Passée la longue déchéance,
Sans cesse se saoule à la souvenance.
Le ciel maudisse l’ange privé d’ailes,
Battent les cœurs à temps partiel;
Longue absence,
Saine distance.

L’anodin amoureux

Anodin amoureux,
Bégaie ton béguin,
Crie pour ton cœur,
Défait tes liens.

Éloigne l’effluve ennemie, enfin fuis,
Fou furieux, fiche ta flèche et fais
Germer le germe de joie du joyau (végétal) que tu tiens dans tes doigts.

Hurle : « Hasard impétueux qui nous dicte nos choix !
Irascible instinct qui infirme l’instant ! »
Jubilation tardive d’un joug qui se desserre.

Kyrielle craquante, ascension de mots,
Lascif, l’assentiment luit comme un rayon de lune.
Maussades matins, émerveillements muets,
Nul ne nuit à nouveau, car l’harmonie se naît.

Onirique onction sans l’ombre d’une certitude
Pas plus que celle d’un doute, qui peine à revenir.

Quand la question se pose,
Répétée sans réponse,
Seul le plaisir d’attendre
Tient un cœur en cette pose.

Une fois humée la peau,
Vers le vent vient alors une volute de fumée.

Chaînes

« Elle était et sera. »
Promesse infalsifiable
Que celle de l’imprudent
Pris au piège d’une fable
Que le bon sens dément.

« Il dansait, il saura
Chanter en pleine course,
Voler à la rescousse
De mes mots, de ses ‘toi' ».

Il tanguait et taira
L’antienne de ses chaînes
Pour revoir dans ses rêves
La chaleur de ton cou.

Paraclausithyron

Et alors, il se leva.
Gésier cyclonique aux contours pluvieux
Les mains givrées, dans ses poches trouées
Continent cristallin et criard
C’était moi derrière la vitre
Trot très tardif, tiroir terré,
Les lueurs s’éteignirent,
Silence.

La fenêtre se brisa.
Saisons déchaînées en mélanges bleus
L’envers passa tout près de la réalité,
Et le choc des regards ne soutenait guère la vue.
Je courus jusqu’à demain,
Espérant y trouver
Ce que l’ange aspirait :
Musique.

L’adversaire

Des mensonges plein le cœur, le malheur au drapeau,

Le vide des mots et le gris de l’humeur.

Sur la grève, des souvenirs au goût de sel se bousculent

Dansent et basculent

Au gré du vent.

« Voleur de rêves !

Marchand d’îles

Désertes,

Ruineuses grèves !

Faiseur de vagues

Éphémères »



Mon pouls battant la pause

Je cherche

De quoi chanter.

Cycle

Harassé, terrassé,
Oubliant le secret
De ce qu’il se cachait,
Il cherche.

Enhardi par l’ennui,
Volant de par la nuit
Les mots d’un autre « lui »,
Soupire.

Quand l’aube se couche
Sur le ciel déjà noir,
Qu’un air presque manouche
Lui donne un peu d’espoir,
Sourit.

Face au soleil levant,
Perdant en un instant
Un air grave de deux ans,
Il rit.

Au zénith de ses âges,
Découvrant le passage
Qui mène à ses lumières,
Il naît

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑